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Killers of the flower moon - David Grann (2017)

  • 3 sept. 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 oct. 2024


Livre "Killer of the flower moon"
Pause lecture avec Killers of the flower moon (Pocket)

L'écrivain et journaliste américain David Grann s'était déjà fait remarquer grâce à l'adaptation cinématographique d'une de ses enquêtes historiques, "La cité perdue de Z", adaptée au cinéma par James Gray en 2016. Il remet ça avec "Killers of the flower moon - Les meurtres des Indiens Osages et la naissance du FBI". Un film est sorti en 2023; ne l'ayant pas vu au cinéma, je me suis donc jeté sur le livre retraçant l'incroyable enquête menée par l'auteur.

Le livre m'a tellement emballée que j'ai regardé le film par la suite, mal m'en a pris ! Si vous avez comme moi détesté le film de Scorsese (que j'ai vu donc après avoir lu le livre), je vous invite à lire d'urgence ce documentaire captivant qui va vous faire aimer le sujet. Si vous n'avez pas vu l'adaptation (petits veinards !), vous allez découvrir une enquête palpitante sur un épisode très sombre de l'histoire américaine. Si vous avez aimé le film (c'est votre droit!), je vous invite à lire le livre qui est bien plus intéressant et prenant que le film.

Bon, c'est bien joli ces digressions mais de quoi ça parle ? Parce que le titre ne nous éclaire pas beaucoup, pas plus que celui donné lors de sa première sortie en France ("La note américaine")...

Au début des années 1870, les Osages avaient été déplacés depuis leurs terres d’origine du Kansas vers une réserve rocailleuse d’Oklahoma, censée être de moindre valeur mais dont on découvrit par la suite qu’elle reposait sur le plus grand gisement pétrolifère des États-Unis.

La propriété de ces terres a fait tout à la fois la fortune et le malheur des Osages. Le gouvernement américain, prétendant que la plupart des Osages sont incapables de gérer leur patrimoine, demande au Bureau des affaires indiennes de désigner les membres de leur communauté aptes à administrer leur fortune. Finalement, la plupart des curateurs sont désignés parmi la bonne société blanche locale. Les Osages vont alors devoir demander l'autorisation pour faire la moindre petite dépense.

A cette terrible et infantilisante injustice s'ajoute la mise en place d'un système glaçant, visant à tuer les héritiers amérindiens (probablement des centaines) pour s'approprier le contrôle de leurs terres et surtout l'argent du pétrole qui s'y trouve. Empoisonnements, assassinats par arme à feu, incendies criminels, tous les moyens sont utilisés pour faire disparaître les membres les plus riches de la tribu et faire main basse sur le magot. La justice locale, complice, rechigne à enquêter et bâcle le travail.

Après une série de meurtres dans les années 1920, l'enquête est confiée au Bureau of investigation, futur FBI, avec à sa tête un certain J. Edgar Hoover...

Les États-Unis se sont construits par la violence, l'avidité et la discrimination, David Grann nous en fait la terrible démonstration. Il signe ici une grande enquête d'utilité publique sur un épisode méconnu de l'histoire américaine, aussi sombre que le pétrole des terres Osages.

Au fil des pages, on ne peut qu'être de plus en plus consterné et profondément choqué. La soif de l'or noir a perverti toutes les strates de la société : commerçants, notables, shérif, médecins, tous sont complices. Comment ne pas être horrifié de voir un peuple mourir à petit feu dans l'indifférence générale et leur culture avec eux ?

Illustré de photos d'époque, abondamment référencé et donnant la parole aux Osages des années après les faits, "Killers of the flower moon" est plusieurs livres à la fois : western, thriller, enquête policière, documentaire historique...

Il y a tant à dire sur les qualités du récit que les mots me manquent et qu'il est difficile de savoir par où commencer tant le livre est foisonnant. Captivant, nécessaire, inoubliable, il l'est assurément.

Un chef d’œuvre qui par bien des aspects me fait penser au magistral "De sang froid" de Truman Capote ou à "Au bagne" de Albert Londres.

Alors, motivé(e) pour le lire ?




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